Yves Michaud est né le 27 janvier 1950 à Port-au-Prince.

Il poursuit des études jusqu’en 4ème au lycée Anténor Firmin et fréquente dès l’âge de 13 ans l’atelier d’Issa El Saieh, qui est son parrain. Il y apprend le dessin et la peinture et entrera à l’Académie des beaux-arts en 1969 où il passera un an avant de peindre durant 2 ans dans l’atelier de Néhémy Jean, des maisons haïtiennes gingerbread plus ou moins recouvertes de fleurs et de plantes grimpantes. Ses arbres de vie aux fruits gigantesques avec parfois de petits personnages sont très décoratifs.

Il se lie d’amitié avec Carlo Jean-Jacques et mène avec lui une vie de bohème. Il peint avec humour et compassion les milieux (populaires) qu’il fréquente : petite bourgeoisie, déshérités, enfants de rues, maisons closes… A partir  de 1973, il appartient au groupe des nouvellistes: Sénatus, Valbrun, Théard, Dostaly, qui donnent un souffle moderne à la peinture primitive. En 1989 il entre à la Galerie Monin en 1989 et y gagne en maturité.

Son œuvre est puissante et réaliste, avant parfois un penchant pour le sordide: dans ses baptêmes, mariages, veillées, jeux de coqs et de hasard, fêtes villageoises, même les plus pauvres sont endimanchés, portent des chaussures qui font mal. Ses personnages à la fois dignes et disloqués symbolisent les valeurs fondamentales de l’âme haïtienne souvent bafouée par la dure réalité quotidienne et l’arrogance des nantis. L’imagination prend sa source dans la mémoire collective d’une Haïti riche et joyeuse où il faisait bon vivre.